Le fanorona : entre jeu d’échec et jeu de dames - Détours Madagascar Voyages
Le fanorona : entre jeu d’échec et jeu de dames

Le fanorona : entre jeu d’échec et jeu de dames

28 juin 2018

Le fanorona est un jeu de société malgache très populaire faisant penser au jeu de dames. Lorsque les voyageurs en circuit à Madagascar aperçoivent au bord d’une rue ou dans un parc des groupes d’hommes rassemblés autour d’un jeu, il s’agit très probablement du fanorona.

Ce jeu stratégique est entouré de plusieurs légendes. Il aurait été créé par le prince Andriantompokoindrindra dans les années 1600, alors que d’autres affirment qu’il a été créé par les premiers habitants de la Grande Île. La thèse la plus probable est que le fanorona est un dérivé de l’Alquerque, apporté par les marchands arabes. L’un des plus anciens plateaux de fanorona trouvés à Antananarivo est celui d’Alasora, datant entre 1500 et 1600.

Les règles du jeu de fanorona

Les règles du jeu du malgache

Le fanorona se joue sur un plateau rectangle comprenant 5 rangs et 9 colonnes. L’intérieur est composé de lignes horizontales, verticales et diagonales formant 45 points d’intersection correspondant aux places des pions. Chaque joueur dispose de 22 pierres (pions) à placer sur sa moitié du plateau. La place du milieu permet de réaliser le tout premier mouvement de la partie. Le but est de capturer toutes les pierres de l’adversaire par percussion ou par aspiration. Une prise s’effectue en avançant (percussion) sur une place libre devant la pierre à éliminer, ou en reculant, (aspiration) vers la prochaine place libre pour éliminer (aspirer) la pierre de devant. Les pierres adverses sur le même axe sont toutes éliminées. Si les deux modes de capture sont possibles, il faut choisir l’un ou l’autre et confirmer à l’adversaire les pierres à enlever, car c’est ce dernier qui les retire du plateau.

Déroulement d’une partie de fanorona et stratégies

Le premier mouvement consiste donc à déplacer une pierre sur le point du milieu : l’unique possibilité au tout début. Après une prise, le joueur peut continuer à capturer d’autres séries de pierres, à condition que le déplacement passe par un point différent ou un axe différent de celui joué précédemment. Il peut également choisir de ne pas effectuer une prise supplémentaire même s’il en a la possibilité. En début de partie, la percussion et l’aspiration sont possibles avec le même coup, laissant au joueur le choix de décider lequel il veut appliquer. Le mieux est de commencer par de petites prises stratégiques, car en débutant par des séries de captures, cela laisse beaucoup de points libres à l’adversaire, permettant des prises plus importantes par la suite. En fin de partie, chacun doit jouer son tour même si cela ne produit pas une prise ou le met dans une position désavantageuse.

Fanorona géant dans le jardin d'Antaninarenina

L’importance du fanorona pour les Malgaches

Le fanorona dans le quotidien des Malgaches

Ce jeu est très populaire et est joué partout : au bord de la rue, dans les parcs, à la maison, dans les stations de taxi-brousse, etc. Le plateau est tracé sur une planche de bois, sur une surface plane de pierre, à même la terre, sur un carton ou n’importe quoi qui ferait l’affaire. Les pions (pierres en malgache, dites vato) sont des cailloux (à l’origine), des bouts de bois, des boules de papiers, de la craie, des grains de différentes couleurs. Le fanorona est surtout joué par les hommes pour passer le temps, se divertir ou pour se détendre après le travail. Il s’agit également de perpétuer un patrimoine de grande valeur. Comme ce jeu est très addictif, on aurait même créé de toute pièce des fady (interdictions) pour empêcher les travailleurs de champs de jouer au fanorona durant la saison des pluies.

Les anciens souverains malgaches adeptes de fanorona

À l’instar du jeu de go en Asie, le fanorona fut jadis utilisé en tant qu’initiation à la stratégie de guerre. Il fut également employé comme moyen de divination. C’est ainsi qu’est née la rumeur disant que la reine Ranavalona III aurait demandé à ses conseillers de jouer au fanorona pour prédire l’issue de l’affrontement avec les Français. Une autre histoire se tenant vers la première moitié du XVIIe siècle raconte que l’un des deux fils du roi Ralambo aurait manqué à un entretien de succession en étant trop absorbé par le fanorona. Auparavant, ce jeu était très pratiqué par l’aristocratie et particulièrement par les rois et les reines comme le prouve l’énorme bloc de pierre servant de plateau au rova d’Ambohimanga. Le roi Andriamasinavalona (1675-1710) aurait été un grand adepte.

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