Cyrille CORNU

Électron libre, chercheur, réalisateur mais aussi naturaliste, Cyrille Cornu voue une véritable passion pour les baobabs. Auteur de nombreuses publications sur le sujet, il part chaque année en expédition afin d’étudier les géants au cœur des forêts les plus reculées de Madagascar. Inspiré par la beauté de l’île, ce voyageur infatigable a réalisé en 2015 un premier film intitulé « Baobabs entre terre et mer ». Surpris par le succès de ce premier essai dans le monde de l’audiovisuel, il se consacre depuis lors à la réalisation de films documentaires ainsi qu’à des projets photographiques et littéraires. Actuellement, il travaille sur une série dont « Mamody, le dernier chercheur de baobabs » est le premier épisode. Les deux autres volets sont en cours de production.

Portrait chinois

Si j’étais une région, je serais le Menabe pour sa nature exceptionnelle, les baobabs et la culture sakalava. 

Si j’étais un village, je serais le village d’Ampotaka, perdu dans le sud-ouest de l’île sur le plateau Mahafaly, pour ses habitants si chaleureux et ingénieux dont j’ai pu partager le quotidien lors de plusieurs tournages. 

Si j’étais un paysage, je serais la couronne des arbres dans l’azur du ciel car comme l’a si bien écrit le poète Kahlil Gibran « Les arbres sont des poèmes que la terre écrit sur le ciel ». 

Si j’étais une plante, je serais un baobab de Grandidier parce que c’est à mon avis l’une des plus belles créations du monde végétal. 

Si j’étais un animal endémique, je serais un Brookesia nana, une espèce de caméléon découverte fort récemment sur l’île de Nosy Hara et décrite en 2021. Il s'agit du plus petit caméléon au monde. 

Si j’étais un mois de l’année, je serais le mois d’avril dans l’hémisphère nord, celui d’octobre de l’autre côté du globe, car c’est le moment de l’année où renait la vie. 

Si j’étais un moyen de transport, je serais un vélo, moyen de locomotion propice à l'évasion et la découverte en embrassant les joies du vent dans les cheveux. 

Si j’étais un vêtement ou un accessoire vestimentaire, je serais un vieux couvre-chef malgache parce qu’il a traversé le temps et témoigne d'histoires oubliées.  

Si j’étais un élément de la nature, je serais la voute céleste dont les étoiles nous ramènent à notre humble condition. 

Si j’étais un accessoire de voyage, je serais un hamac, invitation à une sieste suspendue entre deux arbres, où le temps s'étire et les soucis se balancent loin, très loin ! 

Si j’étais de la nourriture, je serais un bon plat végétarien. Rappelons que l'agriculture intensive épuise les sols, contribue à l'érosion de la biodiversité et participe grandement au réchauffement climatique. Alors si nous voulons sauver la planète, mangeons bien. 

Si j’étais un bruit, je serais la vibration du gong car elle nous appelle à la méditation et la sérénité intérieure. 

Si j’étais une langue, je serais le Nluu, une langue en danger. Jadis parlée en Afrique du Sud, il ne resterait plus qu’une seule et unique personne à la parler, Katrina Esau. En Afrique, environ 300 langues sont en voie de disparition. 

Si j’étais un sport, je serais la randonnée, un sport épanouissant pour le corps et l’esprit, offrant une infinité de possibles pour la découverte de soi et du monde qui nous entoure. 

Si j’étais une qualité, je serais l’hypersensibilité car elle décuple notre perception des émotions, la créativité et notre capacité à percevoir le monde dans ses moindres détails. 

Si j’étais un défaut, je serais l’hypersensibilité parce que la réactivité intense aux stimuli rend parfois la gestion des émotions très difficile. 

Si j’étais une personnalité malgache, je serais Eusèbe Jaojoby, le roi du salegy. Sa voix envoûtante, sa générosité alliée à ses rythmes ensoleillés m’emportent chaque fois dans le Madagascar que j’aime.