Un nouveau voyage : un grand rêve, à bord du Nofy Be - Détours Madagascar Voyages
Un nouveau voyage : un grand rêve, à bord du Nofy Be

Un nouveau voyage : un grand rêve, à bord du Nofy Be

16 août 2018

Nofy Be « grand rêve » c’est le nom donné à un bateau à voile qui fait découvrir la beauté et l’authenticité de la côte ouest malgache aux voyageurs. Il s’agit d’un bateau et d’un équipage vezo, accompagné, des propriétaires, Fred, ou Laetitia en fonction des saisons. Cette croisière proposée par ces passionnés de voile fera prochainement partie des voyages proposés par Détours Madagascar. Nous avons interviewé Fred pour vous faire partager ce « rêve » éveillé à Madagascar que vous pourrez vivre prochainement !

Détours Madagascar : Tout dabord merci Fred, de m’accorder cette interview. Nous souhaitons prochainement proposer à nos voyageurs un séjour sur le Nofy Be. Tout simplement, car ton concept nous plait énormément, notre vision du voyage est proche de la tienne. Nous partageons les mêmes valeurs : l’authenticité, le respect de la culture et des coutumes de Madagascar.

Pourrais-tu te présenter et nous expliquer comment votre projet à commencé ?

Fred : Après 30 ans de voile dans l’océan Indien et un tour du monde en bateau stop, l’histoire du Nofy Be a commencé en 2005… Avec mon amie Laetitia, nous étions réunis autour d’une Caipirinha à Belo sur mer, devant ces boutres marchands sous voile qui rentraient tranquillement à port. À l’époque, j’étais propriétaire d’un voilier à Mayotte, un bateau aussi en bois. J’ai dit à Laetitia : « Tu vois, j’aimerais bien réaliser un bateau comme ceux-ci et partager ma passion à des voyageurs, un concept authentique… sur la côte ouest, à Madagascar ». Laetitia m’a de suite suivie, « pourquoi ne pas s’associer et construire ce bateau ? » C’est un grand rêve de gosse pour moi. Petit, je naviguais avec mon père en mer du nord, à bord d’un First 42 de chez Bénéteau, un bateau en plastique… Je me souviens lui avoir dit : « Papa, quand je serais grand, je construirais un gros bateau en bois, comme les pirates ! » Après plusieurs mois d’attente, afin de régler et conclure certains points de notre vie, nous nous sommes retrouvés avec Laetitia à Morondava puis Belo sur Mer pour savoir si nous étions encore sur la même longueur d’onde. En revoyant ce tableau de boutres dans cette mangrove, Laetitia me dit : « Ecoutes, moi je suis prête, on commence quand tu veux ». Je lui ai donné rendez-vous quelques mois plus tard, en juillet 2006. Pendant tout ce temps, elle est restée à Madagascar et au niveau administratif, elle a vraiment cherché la façon de fabriquer ce « grand rêve » pour être en accord avec les autorités… En septembre 2006, toute la partie administrative, et notre recherche de fondy, était prête (le fondy c’est celui qui a le savoir-faire pour construire le boutre). Je suis alors parti 21 Jours en forêt, pour ramener 25 tonnes de bois, ce qui correspondait à l’ensemble de la matière qu’il nous fallait pour construire ce bateau. Après 3 ans de chantier, en février 2009, nous avions enfin hissé les voiles, et nous commencions les premiers essais.

Détours Madagascar : Concernant le bateau, peux-tu nous raconter son histoire, les plans que tu as utilisés pour le construire ?

Fred : L’histoire de ce bateau est née sous Radama II. Ce roi avait demandé de l’aide à la France pour doter Madagascar d’une marine marchande à voile afin d’échanger sur le canal du Mozambique, avec l’ile de Mayotte, des Comores, la Tanzanie et le Mozambique. Le plan de ce bateau vient des frères Joachim, des charpentiers marins d’origine bretons, qui sont envoyés par Napoléon, pour construire des bateaux de type goélette. Depuis, ce plan a été transformé par les Vezo, non pas par ce qu’il n’était pas à leur goût, mais par souci d’économie et de rendement. Ce bateau avait un gabarit type. Il y avait plusieurs tailles : 12 mètres, 20 mètres et 25 mètres à l’époque. Les Malgaches l’ont un petit peu modifié. Ils ont créé un bateau de 18 mètres, par 6 mètres de large, au lieu de 5 pour mettre plus de chargement. Les fondy (ceux qui ont le savoir-faire) Vezo, travaillent avec des gabarits qui leur sont donnés de père en fils. Ce savoir leur est transmis oralement, sans prendre de note puisqu’ils ne savent ni lire ni écrire pour la plus part. En forêt, lorsque l’on cherche les bois, le fondy a les pièces détachées en tête. Donc, le gabarit que j’ai utilisé pour notre bateau, a 100 ans.

Détours Madagascar : Et… avec l’équipage, le bateau peut embarquer combien de personnes ? Par exemple, si je viens avec ma famille, que nous sommes 7 ou 8, est-ce que ça passe ?

Fred : Oui. Jusqu’à 8, ça passe. Maintenant, le chiffre idéal pour un bon confort c’est maxi 6. Puis il y a 4 personnes qui constituent l’équipage (3 marins Vezo et un cuisinier) plus moi ou Laetitia. L’un des propriétaires du bateau est toujours là pour accueillir les vahiny et partager notre histoire.

Détours Madagascar : Concernant le circuit, ça part d’où en fait ? Quelles sont les escales, etc. ?

Fred : Le terrain de jeu est simple. Du Sud-ouest malgache jusqu’au Nord-ouest, 1500 kms de côtes. C’est un terrain de jeu extraordinairement peu exploité. Pas de tourisme de masse. Des régions complètement vierges à faire découvrir aux personnes, qui veulent goûter à ce concept authentique. C’est une côte incroyablement dingue en terme de spots, en terme de beauté ethnologique, en terme de faune, flore…Du sud, Itampolo, Anakao, Ifaty, Andavadaoka, Morombe … Wow ! Avec au nord, Nosy Be, les îles Radama, les îles Mitsio et Nosy Iranja… et plus au Nord ouest La baie du courrier. 1 500 km de côtes, mais qui plus est, suivant les saisons, sont complètement différentes. Nous proposons en avril-mai, le sud-ouest. Dès qu’il y a les vents du sud, les alizées qui rentrent, on hisse les 180 m² de voiles. On essaie de ne pas mettre le moteur. Moi, je propose à mes vahiny entre 60 et 70 % de navigation à la voile. C’est-à-dire le silence, on écoute la mer …On regarde ce que le chef nous prépare pour le déjeuner ou le diner…On pêche et là c’est peu dire…Le poisson est excellent ! Vous l’aurez compris, on est dans un environnement de calme, un environnement d’apaisement…et de plaisirs. C’est un autre monde, un autre temps. Au niveau ethnologique, on passe chez les Sakalava du nord, du sud, chez les Vezo, chez les Mahafaly, les Antandroy… Suivant là où nous sommes, les coutumes, les fady (les interdits), sont différents… C’est un voyage qui est très riche culturellement, et que l’on partage avec mon équipage Vezo. Les voyageurs vivent des moments inoubliables… L’accueil de la population est toujours incroyable, parce que nous sommes un bateau malgache, un bateau Vezo. Et ce bateau, ça fait maintenant 10 ans qu’il navigue sur la côte ouest. Tout le monde le connait !

Détours Madagascar : Et les voyageurs, quel type de voyageurs est-ce que vous avez ?

Fred : Nous avons 2 ou 3 types de voyageurs : les familles, les groupes d’amis et les passionnés de plongée. En famille, lorsque les enfants arrivent sur le bateau, ils sont émerveillés ! Les voiles aux vents, ils se pensent sur le bateau de pirates des Caraïbes. Je ne suis pas Jack Sparrow, mais j’essaie de donner cette tonalité, non pas de pirates, mais de leur faire vivre un moment dont ils se rappelleront toute leur vie.

Détours Madagascar : Pour finir, est-ce que tu peux dire quelques mots sur le tourisme malgache ?

Fred : Ça fait 30 ans que je suis dans l’océan Indien, dont une quinzaine d’années sur Madagascar. J’ai tourné beaucoup de films documentaires dans le pays. Je suis également, producteur. Que ce soit le nord, l’ouest, l’est, le sud… je connais. Madagascar, c’est un pays magnifique, extraordinairement beau ! Les habitants sont très chouettes. Quel que soit l’endroit où tu peux te trouver, tu auras toujours un très bon accueil. Quand tu arrives en bateau, ce n’est pas comme si tu arrives par la route en 4x4. Le bateau, c’est différent… tu es comme eux. Tu es marin. Tu arrives avec un bateau qu’ils connaissent, qu’ils croisent sur la mer en toute saison…tu fais parti du paysage. C’est un terrain de jeu vierge. Ici, il se peut que nous ne croisions pas un seul bateau pendant 3 jours, 1 semaine suivant la région où nous sommes. Dans les iles Barren par exemple, à part des pirogues de pêcheurs nomades, aucun bateau de tourisme. Cette région est vraiment hors du temps, avec un peuple extraordinaire. Dans les Caraïbes ou les Antilles, tu aurais déjà rencontré 50 ou 60 bateaux ! Au mouillage, il y aurait 10 catamarans, 3 bateaux à moteur, 5 sloops… et combien de touristes ou d’hôtels sur les plages... Là, ici, c’est vierge ! Le plus grand spot c’est certainement le nord ouest et Nosy Iranja. Et même là, par rapport aux Antilles, aux Grenadines, aux Maldives… sur un spot de cette beauté, il n’y a que très peu de personnes. Sur Nofy Be, le temps n’a plus d’emprise. Mais si tu veux envoyer un e-mail, j’ai une connexion 4G. Si, tu veux de la sécurité, j’ai un téléphone satellite ! Nous sommes aussi bien équipé qu’un catamaran.

Détours Madagascar : Super, ça donne envie, effectivement ! Merci pour le temps que tu m’as consacré.

Fred : Je t’en prie. C’était un plaisir.

Découvrez les voyages sur le Nofy Be : https://www.voyagemadagascar.com/circuit/l-archipel-des-mitsio-au-fil-de-l-eau-a-bord-de-la-goelette-nofy-be/

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