Voyage reconnaissance Tsingy de Namoroka, Baie de Baly, Baie de Boeny et Antrema
Cher ami(e) féru(e) d'exploration hors des sentiers battus et de trek,
J’ai le plaisir de t’informer que je mets en place un voyage reconnaissance dans la région de Majunga, du 18 avril au 03 mai 2020 au départ d’Antananarivo.
Ce voyage va nous permettre d’approcher trois lieux emblématiques et très peu parcourus au Sud de la Betsiboka. Il s’agit de Soalala et la Baie de Baly, les méconnus Tsingy de Namoroka, puis l'Aire Protégée d’Antrema et la Baie de Boeny.
Serais-tu intéressé(e) à faire part...
Jour 1Départ de la mission en direction du Nord-Ouest, Majunga
Antananarivo - Ambondromamy
Départ matinal pour la longue route menant à Majunga. Nous remontons les Hautes Terres en traversant le vaste massif du Tampoketsa. Puis, nous traversons la cuvette de Maevatanàna, l’une des régions les plus chaudes de Madagascar.
Ambondromamy - Majunga
A bord de notre véhicule, nous prenons la route en direction du Parc National d’Ankarafantsika, C’est le plus grand parc du nord-ouest de Madagascar. Nous allons juste passer pour continuer notre route en direction de notre destination finale, Majunga.
Jour 2 - 3Traversée de la Betsiboka et piste en direction du sud : le Parc National des Tsingy de Namoraka
Également
- Jour 2Jour 3
Au matin, départ matinal de Majunga. Nous traversons pendant environ 1h en bac la Baie de Bombetoka, qui signifie "l'unique grand baobab", pour atteindre le village de pêcheurs de Katsepy. Il s'agit de la porte d'entrée la partie Sud de la région Boeny.
Nous prenons ensuite une piste chaotique en direction de Soalala, à l'entrée du Parc National des Tsingy de Namoroka. Petit arrêt pour déjeuner en cours de route dans un restaurant local, au village de Mitsinjo, en découvrant au passage le Lac de Kinkony.
Ce trajet sur piste d'environ 150 km jusqu'au village de Soalala, nous prendra entre 1 jour et 1 jour et demi, nous prévoyons donc deux journées complètes pour réaliser cette portion. Nuitée en bivouac ou en petit hôtel de brousse.
Jour 4A la découverte de la Baie de Baly
Le parc national de la Baie de Baly, le mariage parfait de l’écosystème marin et côtier à celui terrestre.
La Baie de Baly est peu connue ; pourtant elle figure parmi les plus belles aires protégées malgaches, condensant six différents écosystèmes sur 57 412 ha. La cohabitation entre espèces présentes ici semble difficile, voire impossible ailleurs.
Portant comme emblème la fameuse et rarissime tortue à soc, localement appelée Angonoka (Astrochelys yniphora), l'aire protégée est située sur le littoral nord-ouest de Madagascar. C’est d’ailleurs uniquement dans ses fourrés de Perrierbambos madagascariensis, endémiques à la région de Soalala, qu’habite cette espèce de tortue, endémique de Madagascar.
Jour 5 - 11Reconnaissance dans les Tsingy de Namoraka
Soalala - Vilanandro
Nous reprenons la route au matin vers le village de Vilanandro, à l'entrée du parc national, situé à 75 km de Soalala. Nous traversons de nouveau une rivière en Bac, et atteignons les Tsingy de Namoroka dans l'après-midi. Installation du bivouac pour la nuit et premier aperçu de ce site fantasmagorique et mystérieux.
Également
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La géologie – la géomorphologie – le relief
Elle se trouve au sein d’une vaste région calcaire jurassique moyen. Le plateau calcaire occupe une grande partie du parc, et se présente sous forme de lapiaz et/ou Tsingy. Il est entaillé de gages et limité par des falaises d’une trentaine de mètre de hauteur en moyenne.
Le relief est peu marqué, de faible altitude et présente des vallées alluviales.Le kartz de Namoroka est limité au Nord par les premiers affleurements de crétacé gréseux, au Sud et à l’Ouest par le dôme cristallin d’Ambohipaky – Bekodoka apparaissant en boutonnière au milieu du sédimentaire.
Et, à l’Est il se raccorde au plateau du Kelifely par l’intermédiaire du horst migmatitique de Befatika qui a une largeur n’excédant pas une largeur de 3km au niveau du village de Vilanandro.Sur le versant Est du horst se présente une dépression périphérique au niveau de la rivière Vilanandro. Au-dessus de cette dépression, les calcaires donnent un escarpement vigoureux bien que discontinu.
En ce qui concerne l’aspect général du modèle, il s’agit d’une table de calcaire cristallin d’une centaine de mètres d’épaisseur découpés par un réseau dense de fractures ouvertes qui forment des couloirs se recoupant les uns aux autres. Cette table se repose sur des calcaires à tendance dolomitique et est découpée en tsingy particulièrement impressionnants.
Certaines fractures sont remplies de filons de dolérites. A leur croisement se sont formées des dolines de formes irrégulières, géométrique, qui, bloquées au niveau de la base du kartz, évoluent par dissolution latérale.
Un réseau de diaclase ouverte et large de quelques mètres, parallèles aux fractures majeures, découpent les fragments de plateau en blocs de taille décamétrique ou métrique qui ont évolué en tourelles dont la subdivision en diaclases de second ordre, a formé l’orientation de la direction des Tsingy.
Sur les bordures du plateau, la dissolution a isolé des tours et des buttes résiduelles de calcaire cristallin à parois sub-verticales lapiézées qui dominent d’une dizaine à une quarantaine de mètres le plancher du kartz crevé de nombreuses dolines peu enfoncées.
Au niveau du plancher à dolines, la nappe d’inondation saisonnière provoque une importante dissolution qui se traduit par la formation généralisée de fusshohle.Le réseau souterrain demeure encore mal exploré et d’une manière générale, les grottes sont liées aux zones intensément diaclasées qui accompagnent les fractures majeures. Le réseau souterrain le plus important au niveau du Parc National Tsingy de Namoroka est celui d’Anjohiambovonaomby.
Les principales caractéristiques du sol sont de type ferrugineux tropical brun –rouges de plateau.
Hydrographie
Quatre (4) rivières permanentes prennent naissance dans le parc, à savoir Ambatofolaka – Mandevy – Andriabe – et Ambararata, ce dernier assure l’ alimentation en eau des villages avoisinants, surtout pour les activités agro – pastoraux, qui viennent s’ ajouter aux plans d’eau et d’autres cours d’ eau temporaire autours et au sein du parc.
Source et auteur inconnu
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Le Parc National des Tsingy de Namoroka, situé à 220 km au Sud Ouest de Majunga, est un véritable sanctuaire de la nature, encore méconnu car difficile d'accès. Ses formations calcaires aiguisées abritent une faune et une flore d'une grande diversité, spécifiques du climat tropical sec qui y règne une grande partie de l'année.
Le parc est composé d'un plateau calcaire découpé par d'impressionnants Tsingy, parsemé d'une superbe forêt de baobabs et de plantes bien adaptées au climat de cette région, comme les pachypodiums.
Quelques cours d'eau parcourent le site, donnant naissance à plusieurs plans d'eau qui favorisent la nidification de plusieurs espèces d'oiseaux. On y trouve également 8 espèces de lémuriens diurnes et nocturnes, ainsi que 30 espèces de reptiles et 5 espèces d'amphibiens.
Jour 12 - 13Retour vers la Baie de Boeny et la lagune d'Antrema
Jour 12
Nous retrouvons la piste en direction de Mitsinjo, pour rejoindre la Nouvelle Aire Protégée d'Antrema, situé à 6 km au Sud de Katsepy. Encore une fois, nous prévoyons ici au cas où deux journées pour faire ce trajet, qui peut nous prendre une journée à une journée et demi.
Nuitées en bivouac ou en hôtel de brousse.
Jour 13
La station forestière d’Antrema est classée premier site bioculturel malgache depuis l’année 2000. Cette presqu’île se trouve à environ 6 km de la commune rurale de Katsepy, dans la région Boeny et est limitée par le Canal de Mozambique. Elle s’étend sur une superficie de 20 600 Ha.
Ce site recouvre plusieurs écosystèmes typiques de la côte nord-ouest de Madagascar. Il est majoritairement recouvert par des espèces de palmiers (bismarckias) ; les mangroves et les forêts sèches abritent plusieurs espèces de lémuriens.
Cette réserve est constituée de 153 espèces de plantes (76% d’endémicité), 23 espèces d’amphibiens et de reptiles, 75 espèces d’oiseaux, 5 espèces de lémuriens dont le fameux « sifaka couronné », et des poissons à la fois marins, d’eau douce et d'eau saumâtre.
Le propithèque couronné, considéré par les Sakalava d’Antrema comme étant le représentant de leurs ancêtres, est donc protégé par leur culture et placé sous la surveillance du Prince Tsimanendry.
En collaboration avec l’université d’Antananarivo, cette Aire Protégée est administrée par le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN).
Les principales menaces et pressions qui pèsent sur le site sont la déforestation et la transformation de la savane de palmiers de bismarckias en palmeraies d’huile.
Jour 14La Baie de Boeny et sa mangrove, découverte par la mer à travers les îlots, vestiges d'anciens comptoirs arabes
Info marée pour le 1er mai 2020 :
Marée haute à 9H46, faible coefficientLa Baie de Boeny est chargée d’histoire et offre un paysage protégé et authentique, entre terre et mer.
Au Sud de Katsepy et de la Baie de Bombetoka (estuaire de la Betsiboka), après avoir traversé des étendues de savane à perte de vue où dominent les grands palmiers Satrana (Bismarckia nobilis), le joli village de pêcheurs de Boeny Aranta, bercé par la brise de mer, respire calme et tranquillité. Sur la plage bordée de cocotiers sont amarrées les majestueuses pirogues traditionnelles, multicolores et aux mille noms pittoresques, issues du chantier de construction naval local.
De nombreux baobabs de l’espèce Adansonia digitata ponctuent le paysage de Boeny Aranta. En dehors de la pêche, les villageois vivent aussi de la saliculture, produisant ainsi une quantité importante de sel alimentaire pour leur consommation et celle des marchés de Mahajanga.
En face de Boeny Aranta, à 20 minutes de pirogue, l’île d’Antsoheribory est un site incontournable de la Baie de Boeny. L’île, mesurant dans sa plus grande longueur 2,5 km et 500 m en moyenne dans sa largeur, est un véritable patrimoine matériel et historique de la région et de Madagascar.
On peut y découvrir les vestiges d’un comptoir commercial arabe du XVIIe siècle et visiter les maisons des Sultans, des tombeaux, l’ancienne caserne et une mosquée. Une impressionnante forêt de baobabs (Adansonia digitata) a envahi les ruines qui attestent de la présence des « Antalaotsy » à Antsoheribory, il y a plus de quatre siècles.
Site encore méconnu, la Baie de Boeny offre l’opportunité d’une immersion dépaysante au sein de contrées parmi les plus authentiques.
GRANDEUR ET DÉCADENCE DES ANTALAOTSY :
Il existe au Nord-Ouest de Madagascar ainsi que dans quelques villages de Mayotte une communauté musulmane de langue malgache mais qui se distingue du ki-bushi de Mayotte et du Sakalava: les Antalaotsy.Ces Antalaotsy (prononcer Antalaouts’ ou Antalaotra selon la prononciation malgache en Imerina), parlent un dialecte malgache comportant de nombreux emprunts à l’Arabe et au Swahili.
Jusqu’au XVIIIe siècle, par leurs cités commerçantes, les Antalaotsy étaient les intermédiaires incontournables maîtrisant le commerce maritime entre la côte Nord-Ouest de Madagascar et le reste de l’océan Indien occidental.
On peut dire, à titre de comparaison, que les Antalaotsy sont le pendant à la côte Nord-Ouest de Madagascar des Swahilis en Afrique de l’Est. Leur culture, bien que malgache comme leur langue l’atteste, est en effet largement influencée par la culture arabo-musulmane et leur culture matérielle (notamment l’architecture) s’apparente à celle de la civilisation swahilie. À la côte Est de Madagascar, les Antemoro de Manakara ou les mystérieux Rasikajy de Vohémar par exemple, en tant que Malgaches islamisés s’apparentent aux Antalaotsy.
Cette population Antalaotsy qui échappe pourtant à bon nombre de guides touristiques sur Madagascar, ou quelque fois simplement appelés «Arabes», ont pourtant conservé des traditions très vivaces encore aujourd’hui. Leur histoire est principalement connue grâce au travail des historiens qui ont collecté les relations de voyage européennes des XVIe-XVIIe siècles, essentiellement portugaises (notamment les Grandidier), les descriptions ethnographiques comme celle de Guillain en 1845, et par les recherches archéologiques que Pierre Vérin entreprit il y plus de cinquante ans, dans les baies de Mahajamba et de Boeny, près de la ville actuelle de Majunga.
Même si les traditions Antalaotsy ne remontent pas au-delà du XVème siècle, l’établissement arabe de la baie d’Ampasindava (sud Nosy Be) à Mahilaka entre le Xe et XIVe siècle fut peut-être le premier port où s’élabora la culture Antalaotsy.
De même, aux Comores, et particulièrement à Mayotte, la civilisation Dembeni étudiée par d’éminents chercheurs comme Claude Allibert ou Henry Théodor Wright serait celle, un siècle avant Mahilaka, qui aurait forgé cette culture malgacho-bantou-arabo-persane à l’origine des Antalaotsy.
Source Martial PAULI - SHAM
Jour 15Retour à Majunga par le Bac de Katsepy
Katsepy - Majunga
Nous regagnons l'embarcadère du village de Katsepy, pour une traversée jusqu'à Majunga en passant par le Bac. La traversée dure environ 1h.
Journée libre à Majunga : diverses activités sont à voir et à faire sur place. Ici, nous sommes tout près des Comores, pas loin de Zanzibar. L’architecture, l’ambiance rappellent ces endroits mythiques. Possibilité de visiter le Cirque Rouge, de flâner en ville, au marché et dans les petits commerces, de prendre un verre tout en dégustant de délicieuses brochettes de zébu (masikita) le long du vieux port, de profiter des longues plages de sable fin au Nord de la ville…
Jour 16Retour vers les Hautes Terres, Antananarivo en fin de journée
Majunga - Ambondromamy
De bon matin, nous prenons la route qui s'enfonce à l'intérieur des terres. Après avoir passé le Parc National d'Ankarafantsika, nous atteignons la petite bourgade d'Ambondromamy, à la croisée des chemins.
Ambondromamy - Antananarivo
Après avoir franchi la Betsiboka et ses rapides, nous atteignons Maevatanana. La route peu à peu s'élève pour atteindre les Hautes Terres et la région d'Ankazobe.
Enfin, nous apercevons Ambodratrimo puis les faubourgs de la capitale, que nous atteindrons en soirée.
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